Les funérailles de Thierry Ardisson : un ultime hommage marqué par l’émotion et un geste surprenant de son fils Gaston

Le monde de la télévision française est en deuil. Le 14 juillet dernier, l’emblématique animateur Thierry Ardisson, surnommé “l’homme en noir”, s’est éteint à l’âge de 76 ans, des suites d’un cancer du foie. Une disparition qui a profondément bouleversé ses proches, mais aussi une large part du public et du paysage audiovisuel français, marqué par ses interviews décapantes et son style inimitable.

Trois jours après sa mort, une cérémonie solennelle et chargée d’émotion a été organisée en l’église Saint-Roch, dans le 1er arrondissement de Paris, connue pour accueillir les funérailles des grandes figures du spectacle. Le parvis et les travées de l’église étaient noires de monde, à l’image du costume signature de l’animateur. Personnalités du monde médiatique, politiques et anonymes s’y sont pressés pour rendre un dernier hommage à un homme qui aura su marquer son époque par sa verve, son humour tranchant et son goût pour la provocation.

Parmi les figures venues saluer une dernière fois le célèbre présentateur, on a pu apercevoir Arthur, Brigitte Macron, Michel Drucker, Léa Salamé ou encore Laurent Baffie, fidèle acolyte d’Ardisson pendant de longues années. Tous ont témoigné de leur émotion et de leur respect face à cet homme qui aura su incarner, durant plusieurs décennies, une télévision à la fois impertinente, intellectuelle et populaire.

Mais si cette cérémonie s’est déroulée dans une atmosphère digne et recueillie, un moment bien particulier a attiré l’attention de nombreux observateurs et internautes. Ce moment n’est autre que le geste inattendu de Gaston Ardisson, le fils de Thierry, juste avant le départ du cercueil pour le Vaucluse, où l’animateur devait être inhumé.

Gaston Ardisson : une apparition remarquée et un geste qui divise

Présent pour accompagner son père jusqu’à sa dernière demeure, Gaston Ardisson, discret en public jusque-là, a suscité une vague de réactions. Et ce, dès son arrivée. Sa ressemblance saisissante avec son père a immédiatement frappé les esprits : même silhouette longiligne, même regard intense derrière des lunettes sombres, et surtout, la même allure désinvolte. On aurait dit un double générationnel, comme une incarnation symbolique du passage de témoin.

Lors de la cérémonie, Gaston a pris la parole pour adresser quelques mots bouleversants à l’assemblée. Avec un ton à la fois grave et percutant, il a salué le courage de son père dans l’adversité, n’hésitant pas à évoquer les épreuves traversées avec un franc-parler qui n’aurait pas déplu au principal intéressé : “Tu as tout affronté, du cancer à Bolloré !”, a-t-il lancé, dans une référence directe aux tensions médiatiques qu’a connues Thierry Ardisson, notamment autour de la chaîne C8.

Mais c’est le geste final de Gaston qui a créé la surprise – voire la polémique. Alors que le cercueil s’apprêtait à quitter l’église pour être transporté dans le sud de la France, le jeune homme a sorti une cigarette de sa poche, l’a allumée calmement, et a tiré une longue bouffée en regardant le cercueil s’éloigner. Une image saisissante, presque cinématographique, qui n’a laissé personne indifférent.

Un geste symbolique, entre hommage et provocation

Ce geste, s’il a été interprété par certains comme un hommage discret à son père – connu pour avoir longtemps été un fumeur invétéré – a aussi déclenché une vague de critiques sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes ont exprimé leur désapprobation, jugeant l’acte déplacé, voire irrespectueux, compte tenu des circonstances.

Sous la publication du compte @ImpactMediaFR sur X (anciennement Twitter), les commentaires négatifs n’ont pas tardé à apparaître. “C’est pas la chips la plus salée du sachet lui”, a raillé un utilisateur. Un autre a ajouté, plus sévèrement : “Continue à fumer et tu finiras à côté du paternel assez rapidement”. Et un troisième d’enfoncer le clou : “Il n’a pas compris comment son père est mort lui”.

Mais face à ces attaques, de nombreux autres internautes ont pris la défense de Gaston. Certains ont salué le courage et l’authenticité de son geste, le qualifiant de “dernier clin d’œil plein de tendresse et d’ironie”, à l’image de son père. Pour eux, ce moment est un acte de deuil personnel, chargé d’émotion, loin des conventions, mais profondément sincère.

Un fils sans filtre, à l’image du père

Quelques jours avant l’enterrement, Gaston Ardisson avait accepté de se confier dans le documentaire “La face cachée de l’homme en noir”, réalisé par Audrey Crespo-Mara et diffusé sur TF1. Dans ce portrait intime, il évoquait sans langue de bois la relation qu’il entretenait avec son père, notamment durant son adolescence passée à Londres.

“Il est exactement à la télé comme il est dans la vie”, confie-t-il. “Très déconnade, mais aussi très sévère”. Il évoque un homme entier, passionné, mais parfois difficile à vivre au quotidien. “Il veut toujours être le centre de l’attention”, ajoute-t-il, avec un mélange d’admiration et d’exaspération affectueuse. Et de conclure, avec un sourire en coin : “Vu qu’il pouvait être un peu chiant, je ne pense pas que j’aurais été très content de voir mon père tous les jours”.

Ces confidences révèlent un lien fort, mais complexe entre père et fils, teinté de respect, d’humour et de lucidité. Gaston n’essaie pas de masquer les défauts de son père, mais les accepte avec une franchise qui semble presque héréditaire. En cela, il incarne déjà une forme de continuité, une nouvelle voix, peut-être, pour porter l’héritage singulier de Thierry Ardisson.

Un adieu à la hauteur d’un personnage hors-normes

La disparition de Thierry Ardisson laisse un vide immense dans le paysage audiovisuel français. Créateur de concepts cultes comme Tout le monde en parle, Salut les Terriens ! ou encore L’Interview Politique, il a su imposer un ton, une identité visuelle, et une liberté de parole rare dans le petit écran.

Le geste de son fils Gaston, aussi controversé soit-il, s’inscrit finalement dans cette tradition : celle d’un homme qui n’a jamais craint de choquer, de surprendre, de bousculer les codes. Il est donc presque logique que son dernier hommage soit à cette image : inattendu, personnel, sincère.

Et si fumer une cigarette, dans ce moment suspendu entre la douleur et la mémoire, était simplement une manière de dire adieu… à la Ardisson ?