Une menace de procès tombe, Nagui sous le choc

Clap de fin pour “Intervilles” nouvelle version : entre nostalgie, polémique et avenir incertain

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Le rideau tombe sur une saison mouvementée. Ce jeudi 24 juillet 2025, France 2 diffuse la grande finale de “Intervilles”, édition relancée sous la houlette de Nagui. Trois villes s’affrontent : Saint-Amand-les-Eaux, Coulanges-lès-Nevers et Gap. Un moment censé raviver la flamme d’un programme culte, mais qui laisse un goût amer à de nombreux téléspectateurs… et à certains piliers historiques de l’émission.

Alors que cette nouvelle mouture du jeu emblématique tire sa révérence pour l’été, les interrogations se multiplient. Y aura-t-il une saison 2 ? Nagui, en tout cas, ne cache pas son enthousiasme. Dans une récente interview accordée au Parisien, il confie : “J’en rêve mais la décision ne dépend pas de moi…”. Un appel du pied à la chaîne et aux producteurs, malgré des audiences qui, il faut bien l’admettre, n’ont pas été à la hauteur des espérances.

Mais tous ne partagent pas cet optimisme. Claude Savarit, co-créateur du programme avec Guy Lux en 1962, ne mâche pas ses mots. Dans les colonnes de Nice Matin, quelques jours avant la diffusion de la finale, il s’est dit “pris d’une grande tristesse” face à ce qu’est devenu son bébé télévisuel. Pour lui, la version 2025 d’”Intervilles” n’est rien de moins qu’un naufrage.

Une émission dénaturée ?

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Le cœur du problème ? L’absence des fameuses vachettes, emblèmes historiques du programme, supprimées pour des raisons éthiques mais dont la disparition semble, pour Savarit, symboliser l’effondrement de l’esprit même d’”Intervilles”.

Mais ce n’est pas tout. Le concepteur fustige la pauvreté des épreuves proposées : “Voir des équipes ramasser des nounours, ce n’est pas sérieux. Pourquoi on s’exciterait pour des pauvretés pareilles ?”, lâche-t-il, acerbe.

Il poursuit : “Des petits jeux de plage qui ne répondent pas aux règles de base. Ils n’ont même pas violé les règles, ils les ont ignorées. Ils n’ont aucune idée de comment ça fonctionne et de la mise en scène, ils se trompent sur tout. Il n’y a rien. C’est honteux.” Pour lui, l’émission a été littéralement “passée à la moulinette”, vidée de son sens, de son rythme et de sa dramaturgie.

Une menace de procès contre la production

Et l’affaire pourrait bien ne pas s’arrêter à un simple coup de gueule. Claude Savarit ne cache pas sa colère contre Banijay, société chargée de la production : “Je ferais bien un procès à Banijay pour qu’ils n’utilisent plus le nom”, annonce-t-il sans détour.

Ce que regrette l’ancien créateur, c’est la confiance qu’il avait placée en cette structure censée mettre les moyens pour redonner vie à un monument de la télévision française. Une confiance aujourd’hui rompue, à ses yeux, par une vision trop commerciale et éloignée de l’esprit d’origine.

Nagui, producteur et animateur du programme, est lui aussi ciblé. Bien que Claude Savarit lui reconnaisse des qualités de présentateur – “Nagui est un bon présentateur” –, il estime qu’on “n’aurait jamais dû lui confier la production. Il est passé à côté, ce n’est pas son rôle.”N'oubliez pas les paroles attaquée en justice par une association ? Nagui  fait le point

Nagui, droit dans ses bottes

Face à cette pluie de critiques, Nagui n’a pas tardé à réagir. Habitué aux polémiques et aux commentaires parfois cinglants sur les réseaux sociaux, il se montre serein. Il assure respecter les nostalgiques du programme, mais ne se laisse pas atteindre : “J’ai l’habitude des haters. Sur ‘N’oubliez pas les paroles’, j’ai cela tous les jours depuis dix ans. Je plains simplement les gens qui crament dix minutes de leur vie pour m’insulter.”

Un ton détaché, presque ironique, qui traduit une certaine lassitude mais aussi une volonté de poursuivre l’aventure. Car Nagui croit encore à cette nouvelle version d’”Intervilles”, qu’il considère comme un projet à moderniser, quitte à rompre avec les codes du passé.

Un dilemme générationnel

Derrière cette controverse se dessine un clivage générationnel. Les plus jeunes, peu familiers des éditions des années 60 à 90, voient en cette version une émission ludique, joyeuse et accessible. Les aînés, eux, regrettent la disparition du folklore et des défis plus physiques, emblématiques de l’époque Guy Lux.

Peut-on vraiment faire renaître un mythe sans trahir son essence ? Faut-il moderniser à tout prix ou préserver la tradition ? La question est au cœur de la tempête qui agite “Intervilles”.

Et surtout, une interrogation demeure : le programme peut-il survivre à cette crise d’identité ? Si les audiences n’ont pas répondu présent, c’est peut-être que le public n’a pas reconnu l’émission qu’il attendait. Ou alors, que le concept lui-même appartient à une autre époque, difficile à transposer à l’écran en 2025.

Et maintenant ?

L’avenir d’”Intervilles” est donc plus incertain que jamais. Nagui souhaite une suite, France 2 reste prudente, les critiques sont virulentes, et l’un des fondateurs menace de porter l’affaire devant la justice.

Entre nostalgie, désillusion et tentative de modernisation, l’émission se retrouve au cœur d’un débat plus large sur la télévision d’aujourd’hui : comment ressusciter les succès d’antan sans trahir leur ADN ? Comment plaire à la fois aux fidèles de la première heure et aux nouvelles générations ?

Quoi qu’il en soit, cette finale du 24 juillet ne marque pas seulement la fin d’une saison. Elle symbolise aussi un tournant, peut-être même un point final, dans l’histoire mouvementée d’un programme qui a fait rêver la France… mais qui, visiblement, peine à se réinventer.

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