Face à l’Urgence Migratoire et Démographique : Le « C’est le Début de la Crise » de Marion Maréchal et son Appel Pressant à l’Union Sacrée des Droites.

L’atmosphère est électrique. Alors que la classe médiatique et politique française s’émeut d’une affaire ou d’une autre, un sujet revient inlassablement, tel un fil rouge incandescent : l’immigration. Marion Maréchal, députée européenne, est au centre d’une confrontation idéologique brutale, accusée par certains de faire de ce thème une « obsession » au détriment d’autres enjeux cruciaux comme l’écologie ou l’économie. Sa riposte est sans appel, et elle ne s’appuie pas sur de simples arguments politiques, mais sur l’expression d’une majorité de Français tétanisée par le sentiment de délitement national.
Cet article plonge au cœur d’un débat qui déchire la France, révélant non seulement l’ampleur de la crise migratoire telle que perçue par une grande partie de l’opinion, mais aussi le plan politique radical proposé pour y faire face : l’union de toutes les forces de droite, inspirée du modèle italien de Giorgia Meloni.
L’Obsession Qui Révèle l’Urgence : Quand la Réalité Frappe à la Porte
L’échange est cinglant. Lorsqu’une interlocutrice tente de la cantonner à un unique sujet, Marion Maréchal rétorque par un rappel brutal et émotionnel de la réalité quotidienne : « Oui, quand il y a un Afghan qui rentre sur le sol français qui a un statut de réfugié, qui viole un adolescent et qui prend 5 ans de prison, oui je suis désolée ça fait tilt dans l’esprit des Français ». Ce fait divers, qu’elle cite dès l’entame de son propos, n’est pas un cas isolé, mais le symbole d’une insécurité perçue comme intrinsèquement liée à une politique migratoire défaillante.
Ce sentiment d’urgence et de lien entre immigration et insécurité est loin d’être l’apanage d’une minorité. Les chiffres, souvent brandis comme des contre-arguments, sont ici utilisés pour valider le propos de la députée. Contrairement à l’image d’une opinion publique muette ou indifférente, les Français expriment une vive inquiétude. Une enquête récente révélait que 82 % des personnes interrogées estiment que l’immigration est un sujet dont on ne peut pas parler sereinement. Pire encore, un sondage CSA confirmait que 72 % des Français estiment qu’il existe un lien entre immigration et insécurité.
L’« obsession » n’est donc pas celle de Marion Maréchal, mais bien celle du peuple français qui, face aux conséquences sociales, culturelles, sécuritaires et économiques de l’immigration, se sent abandonné par ses élites. « Je suis désolée de vous dire que votre aveuglement écologiste ne me surprend pas, mais il n’est pas celui des Français », lance-t-elle, dénonçant un décalage sidérant entre les préoccupations de la classe dirigeante et celles de la nation.
De plus, l’affirmation selon laquelle Marion Maréchal se limiterait à un seul thème est démontée par l’analyse de son travail parlementaire. Entre septembre 2024 et octobre 2025, sur un total de 34 interventions recensées au Parlement européen, la politique étrangère et la diplomatie dominaient largement (47 %), avec des prises de parole sur l’Afrique, le Proche-Orient (Iran, Syrie, Israël-Palestine) et l’espace post-soviétique. La sécurité et les frontières arrivaient ensuite (18 %), incluant le financement des murs frontaliers. L’énergie, l’industrie et les droits de l’homme composaient le reste. Il est clair que le mandat de la députée couvre des sujets variés, mais que la souveraineté et la géopolitique, indissociables de la question migratoire, en constituent le socle central.
Le Spectre de la Charia et la Bombe Démographique
Le débat prend ensuite une dimension internationale, évoquant le discours choc de Donald Trump. L’ancien président américain aurait fustigé l’Europe pour son inaction face à une « invasion migratoire », citant même le maire de Londres, Sadiq Khan, qu’il accuserait de laisser la charia s’installer dans sa ville.
Cet épisode médiatique est l’occasion de vérifier une information devenue virale : l’existence de 85 tribunaux islamiques au Royaume-Uni. Si l’analyse du plateau tempère l’idée de tribunaux judiciaires légaux, elle confirme l’existence de « conseils de la charia », structures religieuses actives depuis le début des années 80. Ces conseils, bien que n’ayant pas de valeur légale contraignante, interviennent principalement dans des affaires familiales (divorces religieux, héritages) et sont dénoncés pour des discriminations observées à l’égard des femmes. Le gouvernement britannique lui-même avait proposé un encadrement sans aller jusqu’à l’interdiction. Ce glissement légal et culturel, même non officiel, est brandi comme une preuve du coût de l’immigration de masse et de la perte de contrôle des nations sur leur propre droit.

Mais au-delà de l’enjeu sécuritaire et culturel immédiat, Marion Maréchal pose la question de l’avenir démographique, le véritable point de bascule. Elle énonce trois chiffres cruciaux qui donnent le vertige :
En France, il y a plus de décès que de naissances.
Dans toute l’Europe, il y a plus de migrants qui entrent que d’enfants qui naissent.
Chaque année au Nigeria, il y a plus de naissances que sur l’ensemble de tous les pays européens.
« La situation migratoire telle que nous la vivons aujourd’hui […] ça n’est même pas le début, ça n’est même pas le début de la crise migratoire », alerte-t-elle, suggérant que les conséquences actuelles ne sont qu’un prélude aux chocs à venir. Le taux de fécondité vient étayer cette prédiction alarmante : selon un rapport des Nations Unies, le taux de fécondité totale en Afrique était de l’ordre de 4,1 enfants par femme en 2023, contre environ 1,4 enfants par femme en Europe. L’Europe est clairement un « continent vieillissant ».
La Dénonciation du Recours à l’Immigration : Une “Solution de Facilité”
L’argument classique qui veut que l’immigration soit la seule solution pour combler le manque de main-d’œuvre d’un continent vieillissant est fermement rejeté par Marion Maréchal. Pour elle, c’est une « solution de facilité », un palliatif commode et idéologiquement acceptable pour la gauche, mais qui a des conséquences dramatiques à long terme.
« Depuis des années au lieu de mener une politique familiale, au lieu de mener une politique nataliste, qu’est-ce qu’on a fait ? On a recouru à l’immigration ». Elle accuse les pouvoirs publics d’éviter le débat de fond sur la natalité, jugé « antiféministe », « conservateur » ou « réactionnaire », préférant régulariser des clandestins plutôt que d’anticiper le problème.
Le véritable enjeu, selon elle, n’est pas l’absence de désir d’enfant chez les Français, mais l’incapacité de l’État à répondre à ce désir. Des millions de Français voudraient avoir davantage d’enfants mais ne le peuvent pas, souvent pour des raisons économiques. Elle cite les difficultés d’accès à la crèche, que les mères sont obligées d’anticiper dix mois avant la naissance, ou encore l’impact du coût du logement et de la situation économique sur les projets de famille. Son propos prend ici une tonalité sociale, dénonçant un État qui entrave l’épanouissement familial et qui se reporte ensuite sur l’immigration.
Elle clarifie sa position sur des sujets sensibles, affirmant ne pas être contre l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), mais vouloir donner les moyens aux femmes de « pouvoir faire autrement que d’avorter », notamment en levant les freins économiques. Il s’agit donc moins d’une bataille morale que d’une bataille pour la souveraineté familiale et démographique de la France.
L’Impératif de la Coalition des Droites : Le Modèle Meloni
La conclusion de cette analyse serrée de l’état de la France est politique, et elle est sans concession. Face à l’urgence, la question n’est plus de savoir s’il faut sauver la droite, mais s’il faut « sauver la France ».
Marion Maréchal, tout en reconnaissant les « divergences » qui l’ont éloignée du Rassemblement National (RN), refuse de faire de ces différences un obstacle insurmontable. Elle appelle à l’unique chemin possible pour garantir une majorité absolue en France capable de gouverner : la coalition des droites.
Cette stratégie est d’autant plus crédible qu’elle est plébiscitée par la base électorale. Un sondage récent indiquait que 52 % des Français se déclarent favorables à la création d’un gouvernement de coalition des droites. Ce score grimpe à 82 % chez les sympathisants LR et à 91 % chez ceux du RN. L’appel est clair : les directions des partis doivent se réveiller car leurs bases sont prêtes à l’union.
L’exemple italien de Giorgia Meloni est cité comme le modèle à suivre, non seulement pour ses résultats économiques et sa « fermeté migratoire », mais aussi et surtout parce que son succès est un succès de coalition. En s’inspirant de cette démarche pragmatique, les leaders de droite français — Marine Le Pen, Jordan Bardella, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, Éric Zemmour, elle-même, et d’autres — doivent être capables de s’asseoir autour d’une table.
Le socle commun existe et il est solide : « On a conscience de l’urgence migratoire, globalement on a à peu près envie de libérer les classes moyennes des impôts, on sait qu’il y a un besoin de restauration de l’autorité de l’État et d’une politique pénale plus ferme ».

Face à une justice qui prononçait plus de 540 000 condamnations en 2023, mais où la population écrouée était de 95 311 personnes au 1er janvier 2023, l’exigence de fermeté pénale est une urgence nationale. C’est sur ces points de convergence, sur l’urgence sécuritaire, économique et identitaire, que Marion Maréchal mise pour « bousculer les esprits » et imposer une alliance stratégique. L’avenir de la France, conclut-elle implicitement, dépend de la capacité des leaders à surmonter leurs égos et leurs divergences secondaires pour faire face, ensemble, à ce qui n’est « même pas le début » de la crise.